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Feuille de route du président directeur général

2 avril 2013

Parvenu au stade de premier marché de gros alimentaire frais du monde, Rungis est désormais à la croisée des chemins.

Sa vocation de service public, sa fonction de pôle de compétences et ses savoir-faire lui permettent de rayonner au-delà de son périmètre naturel. La qualité et la diversité de son offre, son emplacement stratégique, son poids économique au sein de chaque filière, lui donnent un potentiel de développement.

Son environnement économique et juridique est cependant en mutation rapide. L’évolution des habitudes alimentaires, des filières de production et des circuits ce distribution, du statut juridique des MIN, et l’échéance de la concession en 2034 exigent une nouvelle étape. En outre la plateforme de Rungis pâtit d’un patrimoine parfois inadapté, d’un faible renouvellement du tissu économique, ainsi que de l’insuffisante représentation des professionnels cu transport et de la logistique.

La Semmaris organise, aménage et représente ce marché : elle joue donc un rôle déterminant au sein ce ces évolutions. La SEMMARIS se doit, par conséquent, de donner un nouveau souffle à Rungis au cours de ces quatre prochaines années.

Mon mandat s’articulera donc autour de 4 axes stratégiques : pérenniser le cadre juridique de la Semmaris, soutenir le marché physique, développer les activités ces services, créer les prochains relais de croissance.

En premier lieu, la concession de service public entre l’État et la SEM MARIS arrive à échéance en 2034. Le poids des amortissements de caducité, la visibilité économique nécessaire à la plupart des opérateurs, la complexité juridique de la situation foncière, conduisent à anticiper le règlement de cette question. Son règlement sera donc engagé.
C’est pourquoi, je confierai une mission à une personnalité indépendante, dont le rôle sera d’identifier précisément les options straté-giques. Sur la base de ce travail, j’engagerai, avec l’assentiment de mon Conseil et dans le respect des droits des actionnaires, une dis-cussion avec les autorités concédantes pour trouver une solution susceptible de recueillir l’adhésion du plus grand nombre.

Le rôle fondamental du marché physique dans l’approvisionnement des consommateurs en fait un élément essentiel du maintien du commerce de proximité indépendant. Le soutien du marché physique constituera la première priorité.

C’est pourquoi il est nécessaire de moderniser les grands secteurs d’activité du marché. En particulier, la SEMMARIS examinera la possibilité d’améliorer son offre d’infrastructure dans le domaine des produits carnés.

D’autres investissements comme la mise à niveau de certains bâtiments du secteur fruits et légumes, la création d’un pavillon dédié spécifiquement au bio, ou la restructuration du secteur des fleurs coupées seront étudiés.

Ces investissements seront hiérarchisés et planifiés en tenant compte de leur rentabilité, de leur financement, ainsi que de leur impact sur la demande et sur la cohérence du marché.

Je m’attacherai donc à créer les conditions du maintien sur le marché physique d’un nombre pertinent d’opérateurs. En outre, je veillerai à optimiser les conditions d’accueil des acheteurs sur le marché, telles que les péages et les parkings.
Presque la moitié du développement du marché dépend aujourd’hui de l’activité des professionnels de la logistique et du service.

Je souhaite voir le poids de ces métiers, utiles à l’écologie et à l’aménagement du territoire, se renforcer. À cet effet, il conviendra de densifier le marché et de rechercher des zones d’extension potentielles. Pour ce faire, le programme d’investissements de la société devra intégrer la mise à la disposition des activités de transformation, de logistique, de préparation et de conditionnement, des produits immobiliers complémentaires (entrepôts, ateliers, bureaux) conformes à leurs besoins.

Une zone d’activité dynamique est un atout pour les professionnels du marché de Rungis. À ce titre, il faudra saisir les opportunités liées à l’arrivée de nouveaux transports en commun à l’horizon 2017, notamment pour le pôle d’activité de bureaux PRI.

En dernier lieu, les savoir-faire de la SEMMARIS sont désormais nombreux. Ils vont des nouvelles technologies à la conception et à la réalisation de marchés de gros.

Ces savoir-faire peuvent être mutualisés au bénéfice de tous et constituer ainsi de nouveaux relais de croissance.

Je développerai donc une gamme de nouvelles prestations fondées sur les technologies de l’information et de la communication, sur la valorisation de la marque, sur l’expertise en matière de conception, d’aménagement et de construction de la SEMMARIS. En particulier, des services et la participation de la Semmaris pourront être offerts aux collectivités locales qui gèrent les MIN en France pour parvenir à un fonctionnement en réseau fondé sur nos synergies. L’action à l’international de notre société sera quant à elle redéfinie après un audit professionnel de cette fonction.

Enfin, Rungis est candidate à l’accueil de la Cité de la gastronomie. La SEMMARIS apportera sa contribution à ce projet car il est un élément important de sa stratégie de communication et de son ouverture sur l’extérieur (acteurs de la production et des filières, institutionnels, médias et consommateurs finaux notamment).

Ces axes de développement doivent s’intégrer dans une politique de développement durable, et je serai particulièrement attentif à mettre en œuvre les actions nécessaires à la diminution de l’empreinte énergétique du marché, à la garantie de la qualité des conditions du travail du personnel de la SEMMARIS, ainsi qu’à une stratégie d’investissement “durable”.

Ces axes doivent s’inscrire dans une trajectoire financière soutenable, définie avec les actionnaires, à la fois en termes de progression de chiffre d’affaires et de résultat net, en maintenant une structure de bilan adaptée à notre taille et à notre programmation.

Avec la création du comité des rémunérations, aux côtés du comité d’audit, la gouvernance de la société est déjà renforcée. Elle doit permettre de définir et suivre cette stratégie en y associant pleinement les actionnaires et toutes les parties prenantes.

Je rendrai compte au Conseil d’administration, chaque année, du calendrier prévisionnel, de l’avancée et des résultats des principales actions. Des indicateurs de suivi, pour chaque axe stratégique, quantitatifs et qualitatifs seront proposés au Conseil avant fin 2012: indicateurs commerciaux et financiers, fréquentation et taux de satisfaction, indicateurs de la RSE et du développement durable notamment.